Finanthropie

Nebojsa Sreckovic est gérant de la Financière Saint Thomas.

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D’après Fénelon, la philanthropie est une "vertu douce, patiente et désintéressée". Aujourd’hui, elle renvoie à des initiatives privées envers le bien public. Dans notre société, faisant face à de multiples aléas, la philanthropie se trouve être essentielle, nécessaire et primordiale pour la solidarité. Chaque crise se substituant à une autre, les États ne disposent plus des ressources et ne sont plus en mesure d’assumer leurs aspirations.

Actuellement, finance et philanthropie ne sont plus deux termes antinomiques. Et si la finance se mettait au service de la philanthropie ? Nous avons décidé, avec mon ami Maxence Demaine, de déposer la marque Finanthropie™ afin de protéger nos idées et notre courant de pensées (dépôt INPI du 3 avril 2018).

Finanthropie™ trouve son origine dans le fait de mettre la finance au service de l’humanité et des êtres qui l’entourent, délaissés par notre société. Cela, représentant mes valeurs depuis toujours, je m’entoure de collaboratrices et collaborateurs dont les convictions sont semblables aux miennes dans l’esprit de notre marque.

La culture du don tend à se généraliser en France à travers des associations ou des entreprises. Les entreprises sont fréquemment engagées dans des pratiques philanthropiques. Actuellement, seulement 7 % de la philanthropie d’entreprise est dévouée à l’environnement[1]. La façon de réaliser des dons doit évoluer car elle n’est plus suffisante. Nous pensons qu’une association a besoin de revenus pérennes dans le temps. L’action de Finanthropie™ sera de faire perdurer le don, permettant ainsi de remercier, accompagner les millions de bénévoles.

J’ai conscience des responsabilités sociales qui nous incombent. C’est pourquoi, je souhaite et j’espère contribuer au développement et à l’essor de cette philanthropie d’entreprise par le biais de Finanthropie™, gardant pour objectif d’obtenir un impact social positif, tout en servant l’intérêt général.

En effet, chacun, de par son histoire, est sensibilisé à certaines causes, souhaitant apporter son soutien à des associations ou fondations lui tenant à cœur (environnement, santé, aide et protection de l’enfance, lutte contre l’exclusion, etc.). Il s’agit d’investissements et d’engagements profonds.

Afin de mener à bien l’objectif de mettre la finance au service de l’humanité, j’ai choisi trois axes d’actions importants pour moi :

• soutenir l’égalité des chances à entreprendre,
• soutenir l’égalité des chances à l’emploi,
• soutenir toute action socialement responsable et environnementale.

Pour atteindre cet objectif, il nous faut trouver, élaborer une stratégie de don[2] afin que ce dernier serve à la société.

En effet, toute personne, qu’elle soit physique ou morale, peut décider d’investir son argent tout en étant profitable à l’intérêt général. Pour cela, plusieurs questions se posent : quelles sont les choses qui ont de l’importance pour la société et pour le donateur ? Comment, quand et à quel rythme donner ? Quelle méthode choisir afin d’atteindre les objectifs des investisseurs ?

Le donateur peut investir dans un fonds de dotation ou même le concevoir. C’est ce que j’ai décidé de faire en créant un fonds de dotation visant à aider divers organismes à but non lucratif. La conception d’un tel fonds, mettant en commun un patrimoine en vue de sa capitalisation, dispose d’avantages tels que la modalité de création simple et rapide, une gouvernance simplifiée, la nomination libre d’au moins trois personnes au conseil d’administration, le choix des associations bénéficiaires par un comité, etc.  

Tout philanthrope désire que son don participe à l’intérêt général, mais comment savoir à quel usage il est réellement employé lorsqu’il est ponctuel ? Le fonds de dotation permet au philanthrope de donner de manière précise à une cause qui lui tient à cœur et de perpétuer son don après son décès. De plus, le fonds de dotation peut recevoir toute forme de libéralité (donation, legs, assurance vie).

J’observe dans l’atmosphère et le contexte actuel un attachement et un intérêt croissant de la part de citoyens pour les perspectives extra-financières, dans une société en perte de sens et de repères. Ainsi, dans un futur proche, je souhaite proposer cette possibilité de fonds de dotation aux citoyens philanthropes. Bien que la culture du don se généralise en France, nous avons remarqué que 62 % des particuliers français ne donnent pas par manque de confiance dans l’utilisation de leur don, tandis que 16 % sont freinés, ne sachant quelle cause choisir[3]. Le milieu de la philanthropie peut paraître complexe de par toutes les perspectives qu’il offre. Ainsi, nous serons présents pour les soutenir afin qu’ils restent sereins face à leur initiative. Nous le resterons pour étudier avec le donateur ses propres projets, comprenant sa durée ainsi que le montant du capital alloué, pour ne citer que cela.

Notre démarche est de pouvoir redistribuer les profits générés par la finance à des fins finanthropiques, avec le souhait de labelliser les initiatives. Grâce à Finanthropie™ et au fonds de dotation mis en place, nous serons en mesure d’indiquer l’utilisation précise et l’efficacité du don sur le long terme.

Nebojsa Sreckovic 

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[1] Nos champs d’action : les dons actuels ne suffisent plus [En ligne], 1 % for the planet, 2018 [consulté le 10 décembre 2020]. Disponible sur https://www.onepercentfortheplanet.fr/nos-champs-daction/

[2] GAUTIER Arthur, FRUMKIN Peter, PACHE Anne-Claire, Vers une philanthropie stratégique, Odile Jacob, 2020, 246 p.

[3] Institut VIAVOICE, Observatoire du don en confiance 2019 [En ligne], Le don en confiance comité de la Charte, 2019 [consulté le 14 décembre 2020]. Disponible sur https://www.francegenerosites.org/ressources/observatoire-don-confiance-2019/