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Le Général (2s) Jean-Pierre Meyer a accompli une partie de sa carrière dans le renseignement et les opérations. Il a notamment été directeur des opérations à la Direction du renseignement militaire puis directeur au Comité Interministériel du Renseignement au Secrétariat Général de la Défense Nationale. Il a accompli, par ailleurs, plusieurs séjours en opérations extérieures notamment à Sarajevo comme commandant en second des forces multinationales.
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14 septembre 1988. Le Président de la République tunisienne est en voyage d’État en France. Selon la tradition, une réception dite "de retour" est organisée à l’Ambassade de Tunisie à Paris pour marquer le passage du Président Ben Ali. Le Président Mitterrand est bien sûr invité.
Le départ de l’Élysée, en voiture, est fixé à 19h30 pour une arrivée sur place prévue à 19h45. Au moment de partir, le Président décide de ne pas revenir à l’Élysée après la réception et de se rendre directement chez lui. Dans ces conditions, il demande que son chien, Baltique, un superbe labrador, soit également du déplacement. Le jeune huissier de service, qui savait que la chienne était laissée en liberté dans le parc, ouvre la porte du Salon des Ambassadeurs et siffle dans ses doigts pour appeler la chienne. Celle-ci accourt, retrouve le Président dans le vestibule et s’engouffre dans la R25 blindée présidentielle dont un huissier tient la porte ouverte. Le PR est content de retrouver son fidèle compagnon et réciproquement.
Monté à bord à mon tour, je fais remarquer au PR que nous nous rendons à la réception tunisienne et que, malheureusement, Baltique n’est pas invitée. "Vous avez raison Colonel, nous allons la faire monter dans une autre voiture"
J’ouvre la portière arrière et la chienne descend croyant que son maître souhaitait faire quelques pas et jouer avec elle. Joyeuse, elle se met à courir dans tous les sens, faisant le tour de la Cour d’honneur en esquivant les officiers de sécurité qui essayent de la faire monter dans une voiture suiveuse. De la R25, le PR suit la scène avec amusement mais aussi inquiétude car il craint un mauvais geste des protagonistes envers sa jeune chienne.
Constatant que manifestement personne ne serait en mesure de régler le problème, il descend de voiture, fait signe à un officier de sécurité d’ouvrir la porte de la voiture suiveuse et fait semblant de vouloir s’y installer. La chienne, tenant absolument à précéder son maître, s’engouffre à l’arrière du véhicule. Le PR fait signe au conducteur de fermer la porte. La chienne est prisonnière et regarde son maître resté à l’extérieur avec surprise. Le PR rejoint la R25 et, se tournant vers moi, me dit: "Colonel, leçon de stratégie: il faut toujours détourner l’attention de l’adversaire! ».
29/03/2020
