Valérie André : héroïne de guerre

09/03/2022 - 3 min. de lecture

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Françoise Vignon est Membre de l'Aéroclub de France et Lieutenant Colonel de la Réserve citoyenne de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

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Valérie André : héroïne de guerre

Née le 21 avril 1922 à Strasbourg (Bas-Rhin), Valérie André a repoussé les limites du possible en devenant la première femme officier général de l'Armée française. Pilote d'avion, d'hélicoptère, parachutiste et chirurgien, elle termine sa carrière militaire en qualité de médecin général, inspecteur du Service de santé des armées. Elle est, en outre, la troisième femme à être élevée à la dignité de Grand-croix de l'Ordre national de la Légion d'honneur et la première à celle de Grand-croix de l'Ordre national du Mérite. 

Aujourd'hui âgée de 99 ans, cette héroïne de guerre a sauvé des centaines de combattants en Indochine et Algérie. Elle a aussi livré un combat sans relâche pour l’égalité des sexes dans l’univers militaire, tant et si bien que l’Armée française figure, aujourd’hui, parmi les plus féminisées au monde. 

En 1948, diplômée en médecine, Valérie André obtient son brevet de parachutiste et, à la suite d'une pénurie de médecins militaires, le Doyen de la faculté de médecine de Paris propose aux étudiants qui le veulent de servir en Extrême-Orient. Elle saisit l'occasion et rejoint l'Indochine en tant que médecin militaire avec le grade de Capitaine. Affectée à l’hôpital de Mỹ Tho, elle devient plus tard adjointe en neurochirurgie à l'Hôpital de Saïgon.

Après l’obtention de son Brevet de parachutiste, elle suit le cours de chirurgien de guerre, puis sert dans la zone frontalière entre l'Indochine et le Laos, ne pouvant être atteinte que par parachutage.

Elle se spécialise dans l'évacuation médicale par hélicoptères Hiller 360 et Sikorsky H-34.   

Entre sa première mission, le 16 mars 1952, et son départ d'Indochine en 1953, elle effectue 129 vols et assure l'évacuation de 165 blessés.    

Le 5 septembre 1953, elle est affectée au Centre de vol expérimental de Brétigny-sur-Orge qui fournit une assistance médicale aux équipages.

Elle participe à la création du Laboratoire de médecine aérospatiale.

Valérie André passionne et le dessinateur Uderzo en fait une héroïne dans ses planches, bien avant l'apparition d'Astérix.

De 1959 à 1962, elle sert en Algérie en tant que Commandant adjoint du service médical à la base de Boufarik, puis en tant que Commandant de l'hélicoptère de service de sauvetage stationné sur la base de Réghaïa, à Oran. Devenue pilote d'hélicoptère SA-318 Alouette II, puis Sikorsky H-34, en trois ans de service, elle effectue plus de 350 évacuations sanitaires. En 1961, elle est nommée Médecin-chef de la base de Reghaïa. 

En 1962, les Accords d'Évian mettent fin à la guerre d’Algérie. 

Elle quitte les champs de bataille pour un autre combat, celui de l'égalité homme-femme au sein de l'Armée : "les femmes comme les hommes sont parfois désireux d’assumer des postes à haute responsabilité et ce n’est pas propre qu’à l’Armée", dira-t-elle sur le plateau de TF1 Actualités, présenté par Yves Mourousi dans les années 70.  

Elle est promue Lieutenant-colonel en 1965, puis Colonel en 1970.

D’abord chirurgienne sur la base aérienne 107 Villacoublay, elle devient Conseillère auprès du Commandement du transport aérien militaire (COTAM).

Valérie André est promue Médecin général (avec rang et prérogatives de Général de brigade) le 21 avril 1976, jour de son anniversaire, ce qui fait d'elle la première femme à devenir Officier général.

L'année de sa retraite, en 1981, elle est promue Médecin général inspecteur (avec rang et prérogatives de Général de division). Ses derniers postes sont ceux de Directrice du service de santé de la 4ème, puis de la 2ème Région aérienne.

Admise en 2ème section des officiers généraux en 1981, Valérie André devient Présidente du Comité des femmes militaires. Elle œuvre alors à la promotion de l'emploi des femmes dans les forces armées.

Elle devient Membre fondateur de l'Académie de l'air et de l'espace, en 1983.

En 1987, elle est élevée à la dignité de Grand-croix de l'Ordre national du Mérite.

En 1999, le Président de la République Jacques Chirac l'élève à la dignité de Grand-croix de l'Ordre national de la Légion d'honneur.  

Elle devient ainsi la troisième femme à recevoir la plus haute distinction française après Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion.

Le 2 septembre 2010, au cours d'une cérémonie sur la base aérienne 107 Villacoublay et en présence du Général d'armée aérienne Jean-Paul Paloméros, chef d'état-major de l'Armée de l'air, elle reçoit le numéro de brevet de pilote d'hélicoptère militaire n° 001.

Elle est la veuve du pionnier des hélicoptères de l'Armée de l'air, le Colonel Alexis Santini (1914-1997) qui lui a appris à piloter un hélicoptère en Indochine. 

Héroïne de guerre, Valérie André aura brillamment réussi à briser le plafond de verre en devenant la première femme Officier général et la plus décorée de son époque. 

Françoise Vignon

09/03/2022

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