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Geneviève Salsat est Présidente fondatrice de Public Conseil et Présidente de la Commission Institutionnelle du Groupement du Patronat Francophone (GPF).
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Et si la clé de voûte et le salut de notre Humanité était tout simplement le respect de l’autre. De prime abord cela semble dérisoire. Comment une si petite chose, tellement oubliée pourrait-elle changer notre société ?
Et pourtant à bien y regarder, le respect de l’autre pourrait impacter l’ensemble de notre société dans tous ses domaines.
Politique d’abord
"Il n’est pas de grands hommes sans vertu, sans respect des droits il n’y a pas de grand peuple". Plus qu’une citation, c’est tout un programme que nous livre Alexis-Henri-Charles Clérel, Comte de Tocqueville, philosophe politique et homme politique français.
Le respect de l’autre nous éviterait ces noms ridicules et autres sobriquets donnés aux hommes et aux femmes politiques qui briguent tous les cinq ans la plus haute fonction de l’État et qui ridiculisent avant l’heure la personne et par effet de ricochet la fonction présidentielle, lui faisant perdre au passage le peu de légitimité et de lustre qu’il lui reste et qu’elle tenait de la monarchie et du droit divin.
Plus régulièrement, il nous éviterait les spectacles désolants d’invectives lors des traditionnelles questions au Gouvernement au Parlement, laissant une fois de plus la forme supplanter le fond.
Le respect de l’autre impacterait nos institutions dont notre système judiciaire pour lequel les principes fondamentaux tels que la présomption d’innocence ou le secret de l’instruction ne sont plus que de vagues chimères ballotées au rythme des réseaux sociaux ou d’une presse à sensation.
En un mot, elle redonnerait à la vie politique une colonne vertébrale lui permettant de ne pas plier tel un enfant apeuré devant les grandes décisions qui font progresser un peuple dans le respect de ses droits.
Sociétal ensuite
"À aucun moment de l’histoire, le respect humain n’a brillé d’un très vif éclat". Amère constatation de Charlie Chaplin, génie du cinéma qui a su si bien observer et retranscrire nos émotions et nos travers.
Et pourtant, imaginer une société imprégnée du respect de l’autre, c’est imaginer une société sans incivilités et agressions. C’est surtout imaginer une société plus civile, plus éthique. On aurait pu croire qu’au fur et à mesure de notre évolution et de nos connaissances, nous aurions des relations sociales apaisées. Il n’en est rien.
Force est de constater que, dès le plus jeune âge, notre système scolaire a largement oublié cet enseignement, oubli tout juste réparé chez quelques professeurs de philosophie dont le mérite est grand devant un parterre de jeunes lycéens plus souvent intéressés par les matières scientifiques que par l’apprentissage de la sagesse des philosophes Grecs ou Romains.
Mais, me direz-vous, l’Éducation Nationale n’a pas pour vocation d’éduquer, mais d’instruire.
C’est là toute son ambiguïté, qui aurait dû depuis longtemps être levée afin de ne pas laisser croire à des parents défaillants que l’école pourrait remédier à leur désertion.
Il n’est que de voir la montée de la violence dans les cours de récréation ou dans les classes de lycée pour comprendre que nous avons failli dans la plus élémentaire et cruciale des leçons, celle du respect de l’autre.
Les Pères fondateurs de l’école n’avaient-ils pas créé le Ministère de l’Instruction Nationale ?
Force est de constater que, sorti de l’école, le respect humain n’a que peu progressé pour ne pas dire complètement disparu avec l’avènement du règne des réseaux sociaux.
Cette toile invisible, qui nous englue dans le voyeurisme, donne le courage à l’anonyme de détruire son prochain en toute impunité, confortablement installé derrière son écran, caché sous un pseudonyme.
Erigé en tribunal social, internet vous condamne avant même que vous soyez jugé, mais oublie de vous réhabiliter avec la plus spectaculaire des légèretés.
Comment lutter contre ce fléau si ce n’est par le respect de l’autre ?
Environnementale enfin
C’est sans doute dans ce domaine que le respect de l’autre prend sa plus large dimension.
L’Humanité commence à comprendre l’urgence de ce respect tant envers elle-même qu’envers l’écosystème qui l’entoure.
La destruction massive de la faune et la flore, la disparition d’espèces, menacent aujourd’hui sa propre survie et il n’est que temps d’en prendre conscience et d’y remédier.
Ce respect passe par la protection des animaux qui nous entourent. Pensez qu’il aura fallu attendre 2015 pour reconnaitre officiellement l’animal comme "un être vivant doué de sensibilité" et non plus comme "un bien meuble" et 2018 pour que le cheval passe du statut d’animal de rente au statut d’animal de compagnie.
Il passe également par le respect des animaux sauvages dont la capture, la contrebande, la modification de leurs espaces naturels participent à leur extinction.
En un mot, il passe par le respect de la vie elle-même, sous toutes ses formes, des plus microscopiques aux plus grandes, car chacune à une fonction dont nous ne pouvons nous passer.
Pour conclure ces propos, je citerais la phrase de Voltaire: "les titres ne servent de rien pour la postérité : le nom d’un homme qui a fait de grandes choses impose plus de respect que toutes les épithètes".
Il nous reste de grandes choses à accomplir, et le plus grand défi de l’homme est et restera, à n’en pas douter, le respect de l’autre… mais en avons-nous seulement encore conscience.
18/09/2020