Série JO Paris 2024 -  Entretien avec Louis Radius - Athéltisme

19/07/2024 - 3 min. de lecture

Série JO Paris 2024 -  Entretien avec Louis Radius - Athéltisme - Cercle K2

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Louis est un athlète français spécialiste du 800m et du 1500m qui court en valide et en handisport. En 2016, il a obtenu le bronze aux Jeux paralympiques de Rio sur le 1500m (catégorie T38 hémiplégique).

Participations aux Jeux Paralympiques 2008, 2016 et 2020.
Médaille(s): 1 x bronze.

 

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Louis, comment définiriez-vous la performance ?

Je définirais la performance comme le cheminement d’un collectif permettant au sportif d’être dans les meilleures dispositions (physique, psychologique, etc.) pour performer.

J’ai, pour ma part, dix personnes qui m’accompagnent afin d’atteindre mes objectifs. Sans cette équipe il ne me serait pas possible de réaliser de performances. C’est pour cette raison que j’inclus la notion de collectif dans la définition de la performance, même si je pratique un sport individuel.

Quelle est la meilleure performance de votre carrière ?

Je retiendrais deux performances, mes deux finales sur 1500 mètres aux championnats du monde en 2015 à Doha et en 2017 à Londres lors desquelles je suis devenu vice-champion du monde car je considère que ce sont les deux courses, à ce jour, les plus abouties de ma carrière d’un point de vue technique, stratégique et psychologique.

Quelle est la plus grande contre-performance de votre carrière ?

Je pense que c’est ma non-qualification aux Jeux olympiques de Londres en 2012. Nous étions cinq français à avoir réalisé les minima sur 1500 mètres, cependant pour les Jeux olympiques seulement trois sont qualifiés. Nous avons été départagés en fonction du classement du championnat de France lors duquel j’ai terminé 4ème, à 17 centièmes de la troisième place qualificative.

Après cette désillusion, j’ai mis ma carrière sportive entre parenthèses pendant un an, et c’est un athlète de haut niveau qui m’a convaincu de revenir.

Depuis mon retour en 2013, j’ai obtenu trois médailles européennes, deux médailles mondiales et une médaille aux Jeux olympiques en 2016.

Justement, après votre non qualification en 2012 vous décrochez la médaille de bronze sur 1500 mètres aux Jeux olympiques de Rio en 2016. Considérez-vous cette médaille comme la consécration de votre carrière ?

J’ai rapidement rangé ma médaille car je souhaitais me concentrer sur le championnat du monde qui était programmé quelques mois après. J’ai simplement sorti cette médaille pour les obligations médiatiques ou les autres engagements que j’avais pris.

Je n’ai donc pas vu cette médaille comme une consécration, en revanche elle m’a apporté des partenaires que je n’avais pas auparavant, elle m’a donné une plus grande visibilité et une légitimité dans mon sport mais également à l’extérieur. Elle m’a également donné l’énergie de repartir sur un cycle olympique.

Une médaille olympique est toujours particulière car elle récompense plusieurs années de travail, et c’est une récompense pour toutes les personnes qui ont participé, de près ou de loin, à ma réussite.

Enfin, cette médaille m’a également permis de développer mes activités annexes, et notamment les interventions en entreprise.

Vous courrez en catégorie valide puis handisport. Pourquoi faire le choix de courir dans ces deux catégories ?

J’ai commencé ma carrière en 1996 en valide et j’ai connu le handisport en 2006. On m’a recruté lors d’une compétition valide car j’ai une hémiplégie légère au bras gauche, cependant, depuis l’âge de 4 ans j’ai toujours fait beaucoup de sport, notamment de la danse et du football américain, et ma pratique sportive a participé à ma rééducation. Le cheminement de passer par le handisport n’a donc pas été aisé, cependant au fil du temps j’ai accepté de courir également en handisport.

Finalement, avec le recul, je suis fier de courir en handisport car en France le handicap fait peur et j’ai envie de démontrer qu’il n’empêche pas de réaliser de belles performances, que ce soit dans le sport mais également en entreprise.

Vous avez comme slogan personnel « le sport, un outil pour une vie ». Pourriez-vous nous l’expliquer ?

C’est une création de ma part, je m’en sers pour mes interventions auprès des écoles primaires, collèges et lycées.

Lorsque j’étais scolarisé j’étais en difficulté et c’est le sport m’a permis de trouver une hygiène de vie et un équilibre personnel et intellectuel.

J’étais très introverti et lors de mes premières compétitions à l’étranger j’ai dû apprendre à m’exprimer dans une langue qui n’était pas la mienne et ce sont des situations comme celles-ci qui m’ont permis d’évoluer, de prendre confiance en moi et de m’épanouir en tant qu’individu.

J’aime également dire pour « une vie » et non pour « la vie » car dans le sport, notamment en athlétisme, on peut évoluer et changer de discipline. C’est également le cas dans la vie professionnelle, ce n’est pas parce qu’on se dirige dans un secteur professionnel qu’on ne peut pas évoluer au cours de sa carrière. 

19/07/2024

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