Le gaz peut-il être un facteur de paix et de stabilité régionale ?

20/10/2022 - 1 min. de lecture

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Jérôme Ferrier est Président d’honneur de l’Union internationale du gaz.

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L’accord intervenu le 11 octobre entre Israël et le Liban sur la répartition d’une zone économique exclusive de 860 km2 en litige depuis plus de dix ans soulève l’intérêt de l’ensemble de la communauté énergétique internationale. 

Alors même que les deux pays se disent toujours en situation de guerre, les enjeux économiques ont été jugés suffisamment importants pour trouver un accord sur les zones de responsabilité respective et le tracé d’une frontière maritime, et ceci avec l’accord de toutes les parties, ce qui au Liban n’est jamais chose aisée.

Dans la zone contestée, Israël a découvert en 2019 un gisement de gaz dénommé Karisch qu’il se dit prêt à développer. Le Liban, de son côté, annonce un prospect prometteur du nom de Qana que l’exploration de TotalEnergies associé à ENI a mis en évidence.

Côté israélien, Karish, dans la partie Sud de la zone contestée, viendrait compléter les gisements de Tamar et Leviathan découverts entre 2009 et 2011 et dont les réserves excédent déjà largement les seuls besoins domestiques régionaux.

Côté libanais, Qana, dans la partie Nord de la zone contestée, représenterait la première découverte de gaz offshore au Liban et ouvre des perspectives extrêmement encourageantes non seulement pour leurs besoins propres mais pour des exportations sous forme de gaz nturel liquéfié (GNL)

Ce gisement de Qana se trouve en réalité à cheval sur la nouvelle zone frontalière qui aurait pu être de nature à compliquer la négociation. Un accord a pu être néanmoins trouvé qui prévoit la possibilité d’une répartition ultérieure des quantités produites.

Le Hezbollah, composante devenue incontournable de la politique libanaise, a donné son feu vert à la conclusion de l’accord qui devrait être entériné prochainement s’il n’est pas remis en cause par les résultats des élections en Israël.

Si l’on ajoute à ces perspectives le projet de gazoduc EastMed qui a vocation à connecter les gisements gaziers de Méditerranée orientale situés en Israël, au Liban, à Chypre et en Egypte au marché continental Sud-européen en Grèce puis en Italie, on voit se profiler un énorme projet gazier à conotation géopolitique forte qui montrerait, s’il aboutit, que le gaz peut être aussi un facteur de paix et de stabilité régionale.

Jérôme Ferrier

20/10/2022

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