Les As français de la première guerre mondiale (3ème volet) 

20/06/2022 - 9 min. de lecture

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Françoise Vignon est Membre de l'Aéroclub de France et membre de la Réserve citoyenne de l’Armée de l’Air et de l’Espace.

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Les As français de la première guerre mondiale (3ème volet) 


Année 1918

Le nombre de pilotes français ayant remporté au moins 5 victoires homologuées en 1918, s’élève à plus d’une centaine, c’est pourquoi dans ce 3ème volet, le classement de ces As de 1918 est alphabétique, quels que soient le nombre et la date des victoires obtenues.


Epilogue : Les commémorations

La France a payé un lourd tribut à cette grande Guerre avec une jeunesse sacrifiée. 1 400 000 morts, en grande majorité des 20 à 30 ans, auxquels il faut ajouter les amputés, les gueules cassées, et les déprimés. Le défilé des armées alliées le 14 juillet 1919 à Paris a été particulièrement émouvant. Mille mutilés et gueules cassées, précédant le défilé militaire, passèrent les premiers sous l’Arc de Triomphe. L’aviation, nouvelle arme dans ce conflit, avait René FONCK comme porte-drapeau, mais aucun survol de la capitale ne fut autorisé pour ce défilé de la Victoire. Une frustration pour bon nombre d’aviateurs, qui décidèrent de demander à l’un d’entre eux de faire malgré tout un vol à basse altitude sur les Champs-Elysées.  L’adjudant-chef et pilote instructeur Charles GODEFROY, se proposa de réaliser cet exploit avec un biplan Nieuport type 24 en passant sous l’Arc de Triomphe, le jeudi 7 août 1919 à 7 heures 30 du matin. Après un vol circulaire autour de l’Arc de Triomphe, il se rendit à la porte Maillot, pris son alignement sur l’Avenue de la Grande Armée et passa sous l’Arc à 140 km/h. Il existe de nombreuses photos, cartes postales, et même un film ayant enregistré cet exploit.


Jean-Paul AMBROGI né le 8 juin 1896 à Marseille, décédé le 24 avril 1971 à Marseille. As aux 14 victoires homologuées. Il intègre l’aviation en février 1916, prend des leçons de pilotage à Dijon et Juvisy, et obtient son brevet de pilote en septembre 1916. Le 10 avril 1917, il intègre l’escadrille N 90 en cours de création. A compter du 17 mai 1918, l’adjudant Jean-Paul AMBROGI, pilote de SPAD, se spécialise dans la destruction de Drachen (Ballon d’observation).


Bernard ARTIGAU né le 28 août 1894 à Licq-Athérey (Pyrénées-Atlantiques), décédé le 3 mai 1968 à Buenos Aires (Argentine). As aux 12 victoires homologuées. Après la déclaration de guerre, il quitte l’Argentine pour rejoindre la France. Il passe son brevet sur Caudron à Tours en mai 1917, puis effectue un stage de perfectionnement à Avord et à Pau. Après l’armistice, il devient un des pionniers de l’aviation commerciale sur les lignes Latécoère Toulouse-Alicante (1919-1921), puis l’Aéropostale en Argentine sur la ligne de Patagonie.

Armand BERTHELOT né le 11 juillet 1894 à Saint Marc (Finistère), décédé le 19 septembre 1961 à Paris. As aux 11 victoires homologuées. Il obtient son brevet de pilote militaire en juillet 1917, et est affecté au Camp retranché de Paris, puis à l’escadrille SPA 15 du 7 octobre 1917 jusqu’à la fin de la guerre.

Maurice BIZOT né le 5 novembre 1896 à Puéchabon (Hérault), décédé le 27 novembre 1925 à Versailles (Yvelines). As aux 10 victoires homologuées. Artilleur au début de la guerre, il est breveté pilote militaire à Istres en août 1917, et affecté à l’escadrille N90. Chef pilote chez Blériot après la guerre, il se tue lors d’une expérimentation d’un nouvel avion.

Léon BOURJADE né le 25 mai 1889 à Montauban (Tarn-et-Garonne), décédé le 22 octobre 1924 en Nouvelle-Guinée. As aux 28 victoires homologuées. Il intègre l’école d’Avord en mars 1917, il est breveté trois mois plus tard sur Caudron G3, et passe sa qualification « Chasse » à Pau. Formé à l’acrobatie aérienne, il s’en sert pour monter à 3000 mètres, redescendre en piqué jusqu’à moins de 300 mètres, et redresse son SPAD une fois l’objectif touché. Avec ses 67 combats, 398 heures de vol, 14 citations, 32 victoires remportées en huit mois, il se classe à la 4ème place du palmarès des As.

Jean BOZON-VERDURAZ né le 29 mai 1889 à Saint-Etienne de Cuines (Savoie), décédé le 21 mai 1942 à Chambéry (Savoie). As aux 11 victoires homologuées. Élevé pilote à l’école du Crotoy, il obtient son brevet de pilote militaire le 19 janvier 1916. Il pilote les SPAD VII (n°2143) et SPAD XIII baptisé « mon Lion » et codé « 16 ». Il prend le commandement de l’escadrille SPA 94, le 5 juillet 1918.

Michel COIFFARD né le 16 juillet 1892 à Nantes (Loire-Atlantique), décédé le 29 octobre 1918 à Bergnicourt (Ardennes). As aux 34 victoires homologuées. Il passe son brevet de pilote et rejoint l’escadrille N 154 en juin 1917. Le commandement de l’escadrille SPA 154 lui est confié le 15 juillet 1918. En protégeant une mission photographique, des Fokker DVII lui barrent le passage, touché par deux balles, l’une dans la cuisse, l’autre dans la poitrine, il parvient à revenir dans les lignes amies. Une transfusion sanguine est effectuée dans un délai très court, mais trop tard pour le sauver.

Gustave DALADIER né le 23 mars 1888 à Villedieu (Vaucluse), décédé le 16 avril 1974. As aux 12 victoires homologuées. Le 22 septembre 1915, il rejoint Dijon pour devenir pilote. Breveté en février 1916, il rejoint l’escadrille N 73, puis transféré à la F14. Le 6 mai 1917, il est affecté à l’escadrille N 93, puis détaché quelques mois à la N 92. Il vole sur SPAD.

Jacques EHRLICH né le 5 octobre 1893 à Paris, décédé le 10 août 1953 à Paris. As aux 19 victoires homologuées. Après son brevet de pilote, il rejoint l’escadrille N 154. Il est grièvement blessé en avril 1917 et ne peut rejoindre son escadrille qu’en novembre 1917. Le 18 septembre 1918, il est entouré d’appareils ennemis qui le mitraillent, blessé, il est obligé atterrir dans les lignes allemandes, prisonnier, il sera libéré après l’Armistice.

Marcel GASSER né le 2 février 1897 à Pompey (Meurthe-et-Moselle), décédé le 14 février 1939 à Malzéville (Meurthe-et-Moselle). As aux 10 victoires homologuées. Il n’a pas 18 ans quand il s’engage au 8ème régiment d’artillerie. Il obtient son brevet de pilote militaire à l’école d’aviation militaire du Crotoy, puis effectue des stages de perfectionnement à Avord, Pau et Cazaux. Il est grièvement blessé au combat d’une balle explosive qui brise les deux os de la jambe gauche. Il sera amputé. Démobilisé et réformé le 7 février 1920, il décède à la suite d’un accident aérien aux commandes d’un Zlin XII.

Fernand GUYOU né le 7 janvier 1891 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), décédé le 1er septembre 1944 au Maroc. As aux 12 victoires homologuées. Elève pilote à l’école militaire de Buc, il obtient son brevet de pilote en février 1916. Il est affecté à l’escadrille N 49, puis N 463 et enfin l’escadrille N 93. Après la guerre, il devient pilote de ligne à la compagnie Franco-Roumaine de Navigation Aérienne, sur la ligne Paris-Varsovie.

Claude HAEGELEN né le 13 septembre 1896 à Belfort, décédé le 24 mai 1950 à Paris. As aux 23 victoires homologuées. Admis à l’école d’aviation militaire d’Avord. Il obtient son brevet en janvier 1916. Il est affecté à l’escadrille MF8, dans laquelle, il effectue de nombreuses missions de reconnaissance à bord d’un biplace MF 11. Blessé à la tête et à la poitrine en combat aérien, le 28 mai 1917, il est hospitalisé et ne reviendra en escadrille que l’année suivante.

Augustin LAHOULLE né le 19 février 1891 à Auray (Morbihan), décédé le 17 avril 1959 à Rabat (Maroc). As aux 11 victoires homologuées. Mobilisé au 25ème régiment de dragons, le 1er août 1914, il est grièvement blessé et laissé pour mort sur le champ de bataille. Il rejoint l’aviation comme observateur sur Nieuport 12 biplace à l’escadrille N 23, puis obtient son brevet de pilote. Il prend le commandement de l’escadrille N 154 en mars 1918. Il est grièvement blessé lors de son dernier combat. En 1942, il prend sa retraite comme Général de Brigade.

Charles MASSE né le 5 avril 1898 à Pau (Pyrénées-Atlantiques), décédé le 7 juin 1919 à Haguenau (Bas-Rhin). As aux 12 victoires homologués. Il n’a pas 18 ans quand en 1915, il prend un engagement volontaire pour la durée de la guerre. Il obtient son brevet de pilote en août 1917 et est affecté à l’escadrille N 90. Il se tue sur le terrain d’Haguenau, lors d’une présentation d’acrobatie aérienne.

Pierre MARINOVITCH né le 1er août 1898 à Paris, décédé le 2 octobre 1917 à Evere (Belgique). As aux 21 victoires homologuées. D’origine polonaise, il n’a pas 18 ans quand il s’engage au 27ème régiment de dragons. Il passe son brevet de pilote à Chartres en novembre 1916, et suit des cours de perfectionnement à Pau et à Cazaux. Il est affecté à l’escadrille N94. Il décède à l’Hôpital de Bruxelles, à la suite d’un accident aérien lors d’une démonstration sur l’aérodrome.

Ernest MAUNOURY né le 20novembre 1894 à Saint-Clair-de-Halouze (Orne), décédé le 21 septembre 1921 à Cazaux. As aux 11 victoires homologuées. Le 17 mai 1915, il est blessé par des éclats d’obus à Notre-Dame-de-Lorette et est hospitalisé à Paris. Le 1er juin 1916, il commence un stage de tir à l’école de tir aérien de Cazaux, puis à Avord jusqu’en août 1916. Il est affecté comme mitrailleur à l’escadrille C 64, il suit des leçons de pilotage à l’école militaire d’aviation de Tours, et obtient son brevet de pilote militaire le 8 juin 1917. Il décédé pendant un exercice de tir aérien à Cazaux.

Marcel NOGUES né le 24 janvier 1895 à Paris, décédé le 5 octobre 1919 à Paris. As aux 13 victoires homologuées. Il obtient son brevet de pilote en 1916, et rejoint l’escadrille N12. Le 13 avril 1917, avec son SPAD, il engage le combat contre deux Albatros DIII à l’intérieur des lignes allemandes. Il est abattu, mais parvint à atterrir. Capturé et prisonnier, il réussit à s’évader. Il termine la guerre et reprend ses études à l’école Polytechnique où il est admis. Il décède prématurément à la suite d’un mauvais coup reçu lors d’un match de rugby.

Léon NUVILLE né le 4 mars 1889 à Puybrun (Lot), décédé le 18 janvier 1965. As aux 12 victoires homologuées. Il prend des leçons de pilotage à l’école d’aviation militaire de Buc et obtient son brevet de pilote militaire. Après les stages de perfectionnement habituels à Avord, Cazaux, et Pau, il est affecté temporairement comme pilote au Groupement des divisions d’entrainement, puis à l’escadrille N57.

Jean PEZON né le 10mars 1898 à Saint-Pierre-le-Moûtier (Nièvre), décédé le 24 août 1980 à Nice (Alpes-Maritimes). As aux 10 victoires homologuées. Il a 17 ans quand il s’engage au 5ème régiment d’artillerie d’Afrique. Il passe à l’aéronautique militaire comme élève pilote à l’école d’Etampes, et obtient son brevet de pilote militaire, le 22 mai 1917. Après les stages de perfectionnement à Avord et Pau, il est affecté comme pilote au Groupement des divisions d’entrainement, puis à l’escadrille SPA 90.

Bernard BARNY de ROMANET né le 28 janvier 1894 à Saint-Maurice-de-Sotannay (Saône-et-Loire), décédé le 23 septembre 1921 à Etampes (Essonne). As aux 18 victoires homologuées. Il entre dans l’aviation en août 1915, et après son brevet de pilote est affecté à l’escadrille d’observation C 51, équipée de Caudron G3 et G4. Il prend le commandement de l’escadrille SPA 167 le 1er octobre 1918. Après la guerre, trois fois recordman du monde de vitesse sur avion 1919/1920, puis sur Hydravion 1920, il se tue lors d’un entrainement de vitesse.

Laurent RUAMPS né le 12 janvier 1897 à Saint-Germain-du-Bel-Air (Lot), décédé le 27 juillet 1972. As aux 10 victoires homologuées. Engagé volontaire le 12 janvier 1916, il est affecté au 2ème groupe d’aviation (2è GA), élève pilote à Etampes le 17 octobre 1916, il passe par les écoles de formation et de perfectionnement de Châteauroux et d’Avord où il est breveté pilote militaire le 26 janvier 1917. Il est affecté à l’escadrille N87, dite du « Chat Blanc ».

Gilbert SARDIER né le 5 mai 1897 à Riom (Puy-de-Dôme), décédé le 7 octobre 1976 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). As aux 14 victoires homologuées. Etudiant en droit, il n’a que 17 ans lorsqu’il s’engage en septembre 1914 pour la durée de la guerre. Il obtient son brevet de pilote en mai 1916, après un stage de perfectionnement. Il est affecté à l’escadrille N77. Il effectue de nombreuses missions de reconnaissance et de bombardement. Il prend le commandement de la SPA 48 le 23 juillet 1918.

Robert WADDINGTON né le 28 octobre 1893 à Lyon (Rhône), décédé le 11 février 1986 à Saint-Baudelle (Mayenne). As aux 13 victoires homologuées. En 1914, il est dans l’infanterie, et combat dans les tranchées de Verdun. Il obtient son brevet de pilote militaire à Buc en 1917. Après des stages de perfectionnement à Avord et à Pau. Il est affecté à l’escadrille N 12. A la fin de la guerre, il est Lieutenant-Colonel et prend le commandement d’une école de formation de pilotes avant la seconde guerre mondaile.

Françoise Vignon

20/06/2022

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