Rassembler l’ensemble des acteurs du transport et de la mobilité autour du projet “FRANCE”
21/03/2024 - 4 min. de lecture
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François Hoehlinger est Chief Revenue Officer chez TOLV & Erwann Le Page Managing Partner chez Dentons Global Advisors Paris.
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Pourquoi notre écosystème est-il à un tournant de son histoire ?
La loi d’organisation des transports intérieurs du 30 décembre 1982 a établi le cadre général des transports en France et leur organisation. Près de 40 ans après, la loi LOM dite "d’Orientation des Mobilités" se voit votée le 26 décembre 2019 afin de proposer une mise à jour de la politique de transports et de mobilités en France.
En effet, le paysage a drastiquement changé, est en constante évolution, sous la pression de l’augmentation des flux et des échanges. Il s’est doté d’une infrastructure ferroviaire conséquente (plus de 27.000 kilomètres, dont 45% pour la grande vitesse) ainsi que d’une infrastructure urbaine complète permettant la circulation intra-muros ainsi que les migrations pendulaires toujours plus nombreuses. Ce paysage a connu de nombreuses modifications à mesure que l’usage de la voiture individuelle se généralisait, que l’exode rural se précisait et que les transports s'articulent de plus en plus autour des proches banlieues.
En 2019, la loi LOM appuyait un constat qui n’a guère changé, à savoir que les territoires connaissent de véritables disparités. Au contraire, la crise de la COVID-19 a accentué les disparités territoriales en réduisant notamment l’accessibilité de certaines localités.
Le constat, en 2024, reste donc le même qu’en 2019 :
- Les zones urbaines bénéficient de réseaux denses de transports publics (train, tram, métro, bus), mais souffrent à la fois de la forte congestion automobile, des pollutions sonores et de l’air, mais également des changements d’infrastructures au sein des villes (piétonnisation, verdissement, améliorations). De plus, nombre de ces villes souffrent encore d’une gestion trop linéaire de leur offre publique (heures de pointe, heures de creux) et se faisant, certains quartiers sont encore mal desservis.
- Les zones périurbaines dont la desserte demeure compliquée proposent finalement un “entre-deux” peu satisfaisant entre le centre-ville et les zones plus rurales ;
- Les zones rurales où les alternatives à la voiture unique n'arrivent pas à compenser une hyperdépendance à l’auto-solisme.
L’émergence des nouvelles formes de mobilité partagées couplées à une utilisation plus récurrente des outils numériques a permis le développement d’offres comme le covoiturage, l’autopartage ou encore le libre-service.
L’emphase mise sur la multimodalité a poussé de nombreuses villes et villages à tester de nombreuses propositions de mobilité sans pour autant avoir trouvé un consensus ou une forme de régularité dans l’offre faite aux usagers.
Les usagers disposent aujourd’hui d’une multitude d'offres à leur disposition (parkings, relais, vélos, transports en commun, mobilité partagée) pour se déplacer. Malgré cette offre pléthorique, la congestion du trafic, la pollution de l’air ou l’encombrement des rues n’ont que peu diminué et la voiture individuelle reste un moyen de transport privilégié.
Une politique de mobilité à protéger et à renforcer
L’objectif de renforcer l’accès aux mobilités permettait à la fois de réduire les émissions individuelles, de mieux servir l’espace public et de donner plus de justice sociale aux populations les plus défavorisées.
L’interconnexion entre différentes typologies d’acteurs (étatiques, institutionnels, entreprises, startups, associations) a mis en lumière le besoin d’une politique unique, de voix concordantes et de prise de responsabilités de la part du secteur privé dans son ensemble afin d’allier taux de service et survie des entreprises par leur rentabilité économique.
L’ambition d’une série de nouvelles propositions est de pouvoir mettre en avant un savoir-faire qui s’est constitué au fil des années et par l’intermédiaire de nombreux réseaux d’entreprises et d’associations, prêtes à soutenir l’évolution du secteur. La mobilité et les transports représentent une véritable force économique et sociale en France et ne manquent pas de dirigeants chevronnés pour faire de la mobilité de demain une véritable force.
Réussir la transition écologique et énergétique des mobilités pour les particuliers et les entreprises, dans l’ensemble des modes de consommation.
Clarifier les modèles de gouvernances des mobilités pour mieux répondre aux besoins des citoyens, des territoires et des entreprises.
Financer un programme d’infrastructure cohérent et complémentaire de l’existant, à l'échelle nationale. Ce programme complémentaire doit permettre de désenclaver les villes de tailles moyennes, libérer l’accès aux centres-villes en proposant des routes alternatives au transport long de marchandise et doit permettre de réhabiliter les anciennes infrastructures (voies navigables, réseau ferré) ;
Accélérer la révolution numérique enclenchée en 2019 pour permettre à toutes et à tous de choisir sa mobilité, d’avoir accès à une offre complète et de se sentir en sécurité au sein des transports empruntés.
Ancrer ce plan de mobilité comme un facteur limitant à l’exclusion sociale : il renforce l’accès aux transports par la technologie, par l’amélioration de l’offre de service et le nombre d’infrastructures présentes, au profit des personnes les plus fragiles et les personnes en situation de handicap. Ce plan renforce également l’accès aux transports alternatifs en matière de livraison de marchandises et aux véhicules reconditionnés ou rétrofités.
La transformation nécessaire de ce secteur doit s’accompagner d’un rapprochement nécessaire entre l’ensemble des acteurs, afin d’agir en pleine cohérence et en pleine efficacité auprès des usagers, des pouvoirs publics, mais également des acteurs des transports et de la mobilité. Proposer un portefeuille d’offres respectueuses de l’environnement, engagées et rentables, c’est l’objectif de notre collectif qui se projette comme Association à mission, afin d'accélérer la transition écologique nécessaire, et d’embarquer un maximum d’ambition et d’innovation dans cette transition afin de faire de la France, de ses villes et de ses campagnes des zones d’expérimentation modèles au niveau européen et mondial, et franchir le pas de la transition écologique et sociale si nécessaire en ce siècle.
Pourquoi créer un nouveau collectif ?
CiME (Collectif pour l'Innovation dans la Mobilité et l’Environnement) est un nouveau collectif œuvrant pour le futur de la mobilité et du transport, en consolidant et en harmonisant les relations entre les structures régulatoires, le monde de l'investissement et l’économie dans sa globalité.
François Hoehlinger et Erwann Le Page
21/03/2024