Hommage à mon camarade Jean-Louis Georgelin

08/12/2024 - 3 min. de lecture

Hommage à mon camarade Jean-Louis Georgelin - Cercle K2

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Le Général (2s) Jean-Pierre Meyer a accompli une partie de sa carrière dans le renseignement et les opérations. Il a notamment été directeur des opérations à la Direction du renseignement militaire puis directeur au Comité Interministériel du Renseignement au Secrétariat Général de la Défense Nationale. Il a accompli, par ailleurs, plusieurs séjours en opérations extérieures notamment à Sarajevo comme commandant en second des forces multinationales.

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Hommage à mon camarade Jean-Louis Georgelin

 

Jean-Louis, mon regretté ami, mon camarade pour toujours,

J’aime à croire que, descendu du ciel, ton esprit a assisté, caché derrière un pilier, à la renaissance de Notre-Dame. J’aime à croire que tu as entendu ces chants s’élever, ce Te-Deum retentir, et les cloches – oh ! comme Paris a résonné sous leur volée - sonner. Ce moment sublime, ce moment qui aura sa place dans la légende des siècles, ce moment de grandeur nationale, on te le doit. Tu avais promis que le rendez-vous serait tenu, ignorant tous ceux qui te poursuivaient de leur pessimisme. À l’heure dite, les portes se sont rouvertes, et la majesté de Notre-Dame s’est dévoilée, sous l’éblouissement du monde entier.

Héros des flammes, gens d’Eglise, compagnons, artisans, ouvriers, princes, mécènes, tous les assistants, tous les spectateurs, ont découvert, ébahi, ce prodige de reconstruction que tu as mené comme un orfèvre. Tu peux être fier, tu as honoré ton pays et le monde par un grand acte.

Alors, oui, j’aime à me figurer que tu étais présent, pour entendre les acclamations qui t’ont été rendues, ainsi qu’à la troupe de sauveteurs et de bâtisseurs qui ont tant mérité de notre patrie.

Je te dis, avec tous les autres : merci !

Ce que j’ai toujours admiré chez toi, c’est cette capacité à conjuguer prose et poésie, à allier rigueur et organisation, avec un sens aigu de l’Histoire. Tu étais l’homme idoine pour mener ce chantier marqué du sceau du sacré. Homme d’action et d’idéal, tu incarnais l’officier français dans sa plus noble expression : enraciné dans les réalités, mais toujours porté par une vision héroïque.

Homme de mouvement, tu m’as toujours rappelé cette œuvre de Giacometti que tu admirais tant, l’Homme qui marche. Ce n’est pas un hasard – y a-t-il jamais de hasard ? – si tu nous as faussé compagnie un jour de marche.

Depuis Saint-Cyr, où nous partagions la promotion "Lieutenant-colonel Brunet de Sairigné", jusqu’aux plus hautes responsabilités, tu n’as cessé de t’élever, tes mérites t’ouvrant toujours plus de responsabilités. Tout avait de l’importance pour toi : les grandes causes comme les petites tâches, dès lors qu’elles pouvaient servir l’objectif commun.

Je me souviens, à Hanoï, lors de notre voyage du CHEM-IHEDN, de cette scène où, en tenue militaire française et képi de colonel à la main, tu as arrêté la circulation pour permettre à notre autobus égaré de réaliser un demi-tour. Cette anecdote du quotidien le plus simple, illustre ta manière d’être : prendre les choses en main, sans attendre que les autres agissent à ta place.

Dans tes relations de commandement, tu étais intransigeant sur l’essentiel : l’exemplarité. Indifférent au grade ou au nombre d’étoiles, tu traitais chacun avec respect, mais avec exigence.

Ceux qui avaient le malheur de se présenter en retard à tes réunions au CPCO étaient congédiés aussitôt. Pour toi, l’autorité ne se décrétait pas : elle se méritait par l’exemple.

Sur tous les terrains, tu as incarné cette exemplarité. À Sarajevo, en poste au sein de l’OTAN, tu impressionnais par ta connaissance des dossiers, ton respect des cultures locales et ta capacité à proposer des solutions adaptées. Ta rigueur et ton engagement forçaient l’admiration, même parmi nos alliés les plus sceptiques. Tu incarnais une certaine conception du métier de soldat, empreinte de noblesse et de dévouement.

Mon Général, ton courage et ta détermination t’ont fait le sort le plus grand : tu resteras pour toujours associé à une œuvre immense. Mon ami, mon camarade, ta vie s’est transfigurée en destin : tu as été un moment de la gloire de notre pays.

Jean-Pierre Meyer

 

08/12/2024

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