Les expéditions françaises en Asie : une politique extérieure volontariste
04/10/2020 - 14 min. de lecture
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Gérard Bouan est ancien Colonel & Auteur.
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Dès son élection, Napoléon III songe à restaurer l’Empire, avec ses conquêtes. En 1852, il prépare les esprits des Français et des Européens. "Pour faire le bien du pays, il n'est pas besoin d'appliquer de nouveaux systèmes ; mais de donner confiance dans le présent, sécurité dans l'avenir. Voilà pourquoi la France semble vouloir revenir à l'Empire… Certaines personnes se disent : "L'Empire, c'est la guerre". Moi je dis : "L'Empire, c'est la paix". C'est la paix, car la France le désire, et lorsque la France est satisfaite, le monde est tranquille… Nous avons d'immenses territoires incultes à défricher, des routes à ouvrir, des ports à creuser, des rivières à rendre navigables… Nous avons partout enfin des ruines à relever, de faux dieux à abattre, des vérités à faire triompher"[1].
1856-1860, l’intervention franco-anglaise en Chine
Cette ingérence est motivée par la volonté des occidentaux, dès 1844[2], à vouloir pénétrer l’Empire chinois jusqu’alors fermé à toute nation. En 1860, seule l’Angleterre possède l’Ile de Hong Kong et commerce dans cinq ports[3].
Les Occidentaux estiment qu’il faut une provocation pour amener les Qing à un affrontement, qui interviendra le 8 octobre 1856 lorsque les Chinois interceptent le navire "Arrow" pour trafic d’opium.
Les Britanniques demandent à la France, aux États-Unis et à la Russie de l’aider à laver cette "offense". La France rejoint la Grande-Bretagne, en février 1856, après l’exécution du missionnaire Chapdelaine dans le Guangxi. Américains et Russes acceptent mais sans participation militaire. Lord Elgin et le Baron Gros sont en charge des négociations et les Amiraux Seymour et Rigault de Genouilly des forces militaires.
Avec un faible effectif mais avec une artillerie moderne et efficace, les troupes chinoises sont débordées et se replient sur Canton en décembre 1857.
Le Prince Gong accepte des négociations mais les fait traîner en longueur. Devant ces atermoiements, les Alliés décident de rencontrer Xianfeng (Empereur de 1850 à 1861) à Pékin. Pour cela, ils doivent forcer les systèmes de fortifications protégeant le Hai-He (Peiho) et le Canal impérial : "la rivière du Peiho et le grand canal impérial étant les deux voies presque uniques par lesquelles arrivent à Pékin tout ce qui sert à la subsistance de l’immense population de cette capitale. La position de Tin Suig (Tianjin) à la jonction de ces deux cours d’eau fait de cette place la clef de Pékin et de tout l’empire de Chine. Il serait donc de la plus haute importance de pouvoir en être maître"[4].
Arrivés à 100 km de Pékin, de nouvelles négociations sont entamées et aboutissent au Traité de Tianjin de juin 1858 qui conclut la première partie de cette guerre. Les deux autres Alliés en profitent pour faire signer des traités[5].
Le 20 juin 1859, les plénipotentiaires Bourboulon, pour la France, et Bruce, pour l’Angleterre, arrivent porteurs des ratifications mais ne peuvent obtenir l’agrément de la Chine. Les Alliés décident alors de s’emparer de Tianjin. Ayant trop peu de troupes alors que les Chinois ont massé d’importantes forces, les Alliés doivent se replier sur Shanghai[6].
Les gouvernements français et anglais ne peuvent rester sur un tel échec et décident d’envoyer un corps expéditionnaire important[7].
En décembre, le Général Cousin-Montauban est désigné pour la Chine avec des pouvoirs diplomatiques et militaires. Le Lieutenant Général Sir Hope Grant a les mêmes prérogatives. Les négociateurs alliés sont encore le Baron Gros et Lord Elgin.
Pour inciter le soldat français à s’engager pour cette expédition, Napoléon III octroie des avantages particuliers : gratification de campagne augmentée d’un tiers, suppléments de solde, avancement assuré au retour[8].
L’ensemble des troupes se monte à 10 000 hommes[9]. Ce corps expéditionnaire doit infléchir la politique économique chinoise vers plus d’ouverture. L’Angleterre s’appuierait alors sur son comptoir de Hong Kong, sans avantage particulier aux Français[10]. Les Alliés limitent leur action à la côte, de Shanghai à Pékin. La crainte est qu’en affaiblissant Xianfeng, les clans opposés en profitent pour changer de dynastie[11].
Fin février 1860, Cousin-Montauban débarque à Hong Kong et arrive devant Shanghai. Le 8 avril, Senn Wang notifie aux Alliés le refus de la Chine de payer les indemnités stipulées par le traité de Tianjin.
Une rivalité entre ministres de la Guerre et de la Marine se crée : "les opérations mixtes pour lesquelles le concours des forces de terre et de mer sera nécessaire, ne seront entreprises qu’après un concert préalable entre le commandant en chef du corps expéditionnaire et le commandant en chef des forces navales"[12]. Elle est tranchée par Napoléon III le 4 février 1860[13]. Il est toutefois convenu que la "Marine est seule responsable de la logistique"[14].
Par des actions combinées des armées terrestres et navales, dont les navires sont utilisés comme véritables batteries flottantes, les Alliés se mettent en marche en direction de Pékin. L’Ile de Zhoushan sert de base d’opérations.
Les Alliés abordent Shanghai qui ne sera investie que début juillet. Même si les Taiping, alliés de Xianfeng, parviennent à incendier les quartiers chinois, les concessions occidentales sont épargnées.
Le 26 juillet, les Alliées se remettent en route en direction de Pékin. Le Fort de Peh-Tang (Beïtang pour les Anglais) est pris le 1er août, puis celui de Tang-Ku. Les Alliés se présentent le 3 août devant le Fort de Peiho (Taku pour les Anglais). L’assaut de l’infanterie est précédé par des tirs d’artillerie qui neutralisent l’artillerie adverse, peu efficace et surtout obsolète. Malgré leur nombre, 30 000 hommes, et leur volonté de résister, les Chinois, ayant une conception de l’art de la guerre d’un âge révolu, ne peuvent obtenir de succès. Senn Wang effectue une marche rétrograde en direction de Pékin.
Les Alliés reprennent leur marche victorieuse vers Tianjin et Palikao, qui est enlevé le 21 août. Les troupes chinoises subissent des pertes importantes alors que celles des Alliés sont très faibles. Ne souhaitant pas voir sa capitale envahie, Xianfeng envoie le Prince Gong pour enfin ratifier le Traité de Tianjin et négocier une convention, de Pékin, qui prendra effet le 18 octobre, mettant un terme à la seconde guerre de l’opium. Les Alliées commencent leur évacuation dès février 1861[15].
La Convention de Pékin prévoit[16] la reconnaissance de la validité du Traité de Tianjin, l’ouverture des ports de Tianjin et de Canton, la cession de Kowloon aux Anglais, la liberté d’évangélisation, l’autorisation d’emmener de la main-d’œuvre chinoise à l'étranger pour remplacer les esclaves récemment affranchis et, enfin, la reconnaissance du protectorat français sur l’Annam et le Tonkin.
Les Anglais n’ont désormais aucun concurrent dans ce vaste Empire.
La Chine sort considérablement affaiblie par les deux guerres de l’opium mais aussi par la révolte des Taiping qui perdurera jusqu'en 1864. Pour raffermir son autorité, Xianfeng souhaite que ses troupes soient instruites et formées à l’européenne[17]. "Il est permis de croire, si cet arrangement est adopté, que grâce à la supériorité qu’assurerait infailliblement au gouvernement chinois un corps organisé sur de pareilles bases, il serait promptement en mesure d’en finir avec la rébellion"[18].
1858-1862, l’expédition en Indochine
Alors que l’Angleterre réussit à imposer sa présence en Chine, la France espère y pénétrer par la voie fluviale qu’est le Mékong.
La France est en Cochinchine[19] depuis 1787 avec les missionnaires jésuites[20], puis avec les séminaristes de la Société des Missions étrangères de Paris. Elle possède des concessions en Annam (Đại Nam), sur l’île de Poulo-Condor (Côn Đảo) et sur la presqu’île de Tourane (Đà-Năng). Bien que tolérés, ces évangélisateurs sont persécutés par les Empereurs successifs car ils remettent en question l’autorité impériale issue du "mandat du ciel" au profit d’une égalité entre les hommes. Le pays est également la proie de nombreux troubles économiques et sociaux. Bien que vassal de la Chine, Tū-Dūc (Empereur de 1848 à 1883) ne peut obtenir le soutien de Xianfeng, embarrassé par la situation intérieure chinoise.
Napoléon III cherche un prétexte pour intervenir. En sa qualité de protecteur des catholiques français et suite à l’escarmouche du 26 septembre 1856 entre le vaisseau "le Catinat" et les défenseurs du Fort de Poulo-Condor, il réunit une commission qui conclut que cette immixtion peut être rapidement menée afin d’établir un protectorat. Tū-Dūc ne prend pas au sérieux cette menace. Il fait apposer des banderoles avec : "les Français aboient comme des chiens et fuient comme des chèvres"[21].
Le Contre-amiral Rigault de Genouilly est nommé en septembre 1857 Chef des forces françaises en Cochinchine. Les troupes comprennent près de 4000 hommes, dont 1400 venant de Chine, le reste se trouvant déjà sur place et près de 1000 Espagnols[22]. Les chrétiens vietnamiens se chargent de la logistique. L’Amiral décide d’attaquer Tourane qui offre deux avantages : un mouillage vaste et bien abrité et une position à 100 km de la capitale Hué. Le 1er septembre 1858, Tourane est investi sans que le soulèvement des chrétiens vietnamiens n’intervienne. Cependant, l’Amiral apprend qu’une armée de 10 000 hommes, réunie devant Hué, s’apprête à l’affronter. Il décide alors d’organiser le Fort en vue de cette attaque, qui n’aura pas lieu. Le climat fait plus de ravage parmi les soldats que les rares escarmouches des Annamites. Désabusé, il écrit : "le gouvernement a été trompé sur la nature de cette entreprise"[23].
L’Amiral songe à l’arme agricole pour faire plier Tū-Dūc. Deux deltas sont les greniers à riz, celui du Tonkin, au nord, et celui du Mékong, au sud. Les Chrétiens lui conseillent d’attaquer le Tonkin d’autant qu’un descendant d’une famille régnante, Lé-Phung, pourrait alors favoriser l’implantation française. Déjà échaudé par ces mêmes Chrétiens, l’Amiral décide d’attaquer le sud. Il appareille le 2 février 1859.
Le 11, le Cap-Saint-Jacques est pris. En cinq jours, il remonte le Mékong jusqu’à Saigon et occupe les fortins installés le long des bras du fleuve[24]. Malgré une défense énergique des Vietnamiens, Saigon est pris avec de faibles pertes du côté français alors que celles de l’ennemi sont considérables[25].
Ne disposant pas de forces importantes pour poursuivre ses conquêtes et contrôler les territoires conquis, Rigault de Genouilly organise la défense de Saigon, puis retourne vers Tourane. Il demande l’envoi de renforts pour prendre Hué mais la guerre d’Italie qui vient d’éclater retient l’ensemble des forces françaises en Europe. Hamelin, Ministre de la Marine, lui conseille de négocier et de se retirer avec honneur. L’Amiral refuse de prendre cette responsabilité : "cette question, ne saurait être décidée que par le gouvernement, il se maintiendra en Cochinchine tant que le commandement lui sera conservé"[26]. Tū-Dūc est en position de force : il sait la France engagée en Italie, la force anglo-française en Chine vient de subir un revers sérieux devant Tianjin et qu’enfin le corps expéditionnaire français a perdu près d’un tiers de ses effectifs par maladies.
Devant l’incompréhension des autorités françaises à apprécier la situation, Rigault de Genouilly obtient d’être relevé de son commandement, le 1er novembre. Le Contre-amiral Page doit négocier un traité devant mettre fin aux persécutions des Chrétiens et autoriser la liberté de commercer. Tū-Dūc fait traîner les pourparlers, espérant que les Français se retireront par lassitude.
Dans un dernier sursaut d’orgueil, Page lance une expédition sur Hué. En juin 1860, les derniers soldats français embarquent, ne laissant qu’une faible garnison à Saigon.
De retour en France, Rigault de Genouilly obtient la promesse de l’envoi d’une force pour garder Saigon sitôt la guerre de Chine terminée. Dès la signature de la Convention de Pékin d’octobre 1860, des renforts sont envoyés à l’Amiral Bonard, qui a remplacé Page[27]. Tū-Dūc est alors contraint de signer le Traité de Saigon, le 5 juin 1862. Les Français obtiennent trois Provinces du sud qui deviennent la colonie française de Cochinchine. Les Espagnols n’obtiennent que des compensations financières : "les Espagnols sont des alliés, non des auxiliaires. Mais il ne peut être question de partager le territoire de Saigon"[28]. L’Annam renonce à sa suzeraineté sur le Cambodge[29].
1863, le protectorat au Cambodge
En 1853, le Roi du Cambodge, Ang Duong, sollicite une alliance avec la France pour s’opposer aux appétits de conquêtes de ses deux voisins, le Royaume de Siam et l’Empire d’Annam. En 1855, de Montigny, Consul à Shanghai, est envoyé dans ces trois pays afin d’obtenir des traités commerciaux. Sans difficultés, il obtient un traité avec Bangkok mais subit deux échecs : l’un avec le Vietnam, suite à l’escarmouche du 26 septembre 1856[30], l’autre avec Ang Duong qui ne veut pas irriter les Siamois, d’autant que de Montigny, avec maladresse, reconnaît la suzeraineté du Siam sur ce pays. Pourtant, le Cambodge est stratégique pour la France, si elle veut entrer en Chine par la voie fluviale qu’est le Mékong.
À la mort d’Ang Duong en octobre 1860, le Prince Norodom (1834-1904) est confronté à la rébellion de son frère Si Votha, soutenu par les Siamois. En avril 1863, le Lieutenant de vaisseau Doudart de Lagrée persuade Norodom de demander le protectorat de la France. Un traité secret est signé le 11 août, engageant la France à protéger ce royaume contre toute agression extérieure.
Bangkok ne tarde pas à en être informé et son émissaire, Phnea-Rat, oblige le Prince à signer un traité soumettant son Royaume au Siam. Norodom ne sera alors que Gouverneur et Vice-roi du Cambodge.
Après des échanges verbaux et physiques violents entre les deux émissaires, Doudart de Lagrée parvient à retourner la situation en sa faveur. Norodom est enfin couronné à Phnom-Penh, le 3 juin 1864. Les Siamois, insatisfaits, n’avalisent le protectorat français qu’en juillet 1867. Ils obtiennent en contrepartie les Provinces de Siemréap, Battambang et Sisophon.
Doudart de Lagrée est alors chargé d’une mission scientifique d’exploration du bassin du Mékong et de sauvegarde des temples d’Angkor avec Francis Garnier[31].
1866, l’expédition en Corée
Au XIXème siècle, le Royaume de Corée[32] doit faire face aux desseins colonialistes du Japon, des Russes d’investir le marché coréen et à l’intervention militaire punitive de la France, suite à la décapitation, le 7 mars 1866, de Monseigneur de Berneux, de la Société des Missions étrangères de Paris.
Cet antagonisme religieux Catholicisme-Confucianisme-Cheondoïsme vient de la volonté de Grégoire XVI (Pape de 1831 à 1846) qui crée, en 1831, le vicariat apostolique de Corée. La tâche des missionnaires est difficile car ils doivent vivre dans une semi-clandestinité d’autant qu’en 1839, le Roi Cheoljong, illettré et influençable, publie un édit mettant fin à cette "doctrine perverse".
En octobre 1844, le meurtre de trois missionnaires français n’améliore pas les relations franco-coréennes.
Le contexte politique en Corée, en 1866, est délétère. Le Roi Kojon, âgé de 14 ans[33], sous la régence de son père Daewongun, mène une politique isolationniste. En janvier, la Russie exige l’ouverture du marché coréen. Des conseillers à la cour, convertis au catholicisme, proposent à Kojon une alliance franco-coréenne pour contrecarrer les visées russes. Mais la peur que la révolte des Taiping en Chine en 1865, inspirée des préceptes chrétiens, puisse se répandre également en Corée est l’occasion de se débarrasser des catholiques de la cour. Le Régent ordonne l’exécution de Monseigneur de Berneux, d’une dizaine de missionnaires et près de 10 000 Catholiques[34].
Le Père Ridel, parvient à s’échapper et à rejoindre le Contre-amiral Roze, commandant la division navale des mers de Chine, qui rend compte au chargé d’affaire à Pékin de Bellonet. Indigné et prenant l’affaire à son compte, ce dernier écrit : "le jour où le roi de Corée a porté la main sur nos malheureux compatriotes a été le dernier de son règne. Il a proclamé lui-même sa déchéance… Dans quelques jours, nos forces militaires vont marcher à la conquête de la Corée et l’Empereur, mon Auguste Souverain, a seul aujourd’hui le droit de disposer suivant son bon plaisir du pays et du trône vacant"[35].
Le 18 septembre, Roze, accompagné du Père Ridel, reconnaît l’île de Kanghwa, remonte le fleuve Han et arrive devant Séoul. Il effectue un relevé des défenses de la ville, puis retourne en Chine.
En octobre, il repart avec un faible corps expéditionnaire. Comme en Chine, l’artillerie navale met rapidement en échec les troupes du Général Yi Yong-Hee positionnées sur le fleuve Han. Les Français occupent le Fort de Kanghwa renfermant de nombreux manuscrits[36]. Début novembre, ils arrivent devant Séoul qu’ils bombardent méthodique.
Estimant qu’il ne dispose que d’une troupe réduite, que les troupes coréennes, près de 30 000 hommes, commencent à se masser et surtout que l’hiver approche, Roze ordonne d’évacuer Séoul et de retourner en Chine. Il estime alors avoir rempli son objectif : "l'expédition que je viens de faire, si modeste qu'elle soit, en aura préparé une plus sérieuse si elle est jugée nécessaire… Le but que je m'étais proposé est atteint : celui de punir le meurtre de nos missionnaires… La Corée est désormais ouverte… Tout l’honneur en reviendra à la France"[37].
Le gouvernement français, échaudé par deux expéditions au Mexique et en Cochinchine, est trop heureux de l’issue de cette courte action militaire. De Bellonet, qui avait ordonné cette incursion sans en référer à son ministre, est l'objet d'un blâme.
Quant aux Coréens, ce repli français est transformé en victoire : une petite nation vassale arrive à repousser l'attaque d'une puissance occidentale, ce que la Chine n'a pas su faire, renforçant leur xénophobie.
Conclusion
Alors que la France est contrariée par l’affaire du Mexique, les expéditions lointaines d’Asie sont discréditées. De nombreux partisans d’une politique limitant notre espace à l’Europe reprochent à l’Empereur de trop se disperser et un coût humain et financier trop importants pour des gains hypothétiques.
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[1] Le Moniteur universel du 12 octobre 1852.
[2] Américains (traité de Wangxia), Anglais et Français (traité de Wampoa).
[3] Xiamen, Canton, Fuzhou, Ningbo et Shanghai, suite au traité Nankin issu de la première guerre de l’opium (1839-1842).
[4] SHD, 5G-1-5, rapport du capitaine Labbé, commandant du génie, 5 juillet 1858.
[5] Les deux autres alliés en profitent pour faire signer des traités. Traité d’Aigun du 28 mai qui permet aux Russes de de fonder les villes de Nikolaïevsk, Khabarovsk et Vladivostok. Les Américains peuvent commercer dans onze ports.
[6] SHD 5G-1-5, rapport du 30 juin de Bourboulon.
[7] SHD 5G-1-5, Paris, le 18 septembre et Biarritz, 25 septembre 1859, lettres de Walewski, ministre des AE et fils naturel de Napoléon 1er
[8] SHD 5G-1-6, notes du secrétaire d’État de la Guerre Randon, du 7 et du 13 novembre 1859.
[9] 8 058 Français et 12 263 Anglais SHD 5G-2-2 état sans date de février.
[10] SHD 5G-5-1 lettre du CE Reboul du 11 décembre 1860 : « Lord Elgin est toujours à Shanghai où il s’occupe activement de l’organisation des douanes. Du moins telle est la raison que l’on donne à son séjour de plus en plus prolongé dans cette localité ».
[11] SHD 5G-1, rapport, sans date, du colonel Ribourt, chef de cabinet du ministre de la Guerre.
[12] SHD 5G-2-3 note du ministre de la Marine du 5 février 1860.
[13] SHD 5G-1-1, lettre de Walewski du 28 février 1860.
[14] Michèle Battestti, thèse, La marine sous Napoléon III, Service Historique de la Marine, 1997, tome II, p.834.
[15] SHD 5G-5-3 lettre, sans date, de février 1861 du général Montauban au Ministre de France à Tien Tsin.
[16] SHD 5G-5-2 note verbale du 7 janvier 1861, 5G-5-3, note du ministre des AE du 5 février 1861.
[17] SHD 5G-5-4 lettre du 8 mars 1861 de SE Sué, ministre plénipotentiaire à SM l’Empereur.
[18] SHD 5G-8 lettre du capitaine Renoult au ministre de la Guerre, 25 mars 1862.
[19] La Cochinchine désignait pour les Français l’Indochine toute entière.
[20] Dont Alexandre de Rhodes qui romanisa l’écriture vietnamienne.
[21] Thomazi, Capitaine de Vaisseau. La conquête de l’Indochine. Lavauzelle, 1934, p.27.
[22] Pallu de la Barrière, l’Expédition de Cochinchine en 1861, Berger-Levrault, 1888, p.14-17.
[23] Thomazi, op.cit. p.31.
[24] Saigon et le delta du Mékong furent fortifiés en 1791 par le colonel français Victor-Olivier.
[25] SHD 5G-8, Rapport du 15 février 1861 du capitaine du génie Pleuvier.
[26] Thomazi, op.cit. p.38.
[27] SHD 5G-8, Cochinchine, Lettre du ministre de la Marine, Paris, le 11 février 1861.
[28] Pallu de la Barrière, op.cit. p.17.
[29] Ph. Franchini, Les guerres d’Indochine, Paris, Pygmalion, 1988, p.82-87.
[30] Entre le vaisseau "le Catinat" et le Fort de Poulo-Condor.
[31] Battesti, op.cit. p 903-907.
[32] Appelé "royaume ermite", sous la dynastie Joseon (ou Yi).
[33] Denier roi Joseon en 1864 et premier empereur de Corée en 1897.
[34] Sur 23 000 fidèles que compte le royaume. Les exécutions ont lieu à Séoul, dans le quartier de Jeoldu-san.
[35] Battesti, op.cit. p.971.
[36] Qui seront l’objet de tractations, appelées « l’affaire des manuscrits ».
[37] Battesti, op.cit. p.974.
04/10/2020